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22/05/2010

[Chronique] Guilty Simpson - OJ Simpson (2010)


Genre: Hip Hop
Label: Stones Throw
Date de sortie: 18 Mai 2010
Productions: Madlib.
Featurings: Frank (Frank N Dank), Strong Arm Steady.


S'il est bien une figure dont on souhaite suivre la carrière de près, il s'agit sans nul doute de l'ami Guilty Simpson, mastodonte incontournable de la scène de Detroit qui a marqué bon nombre de fans sur le globe avec ses featurings massifs et ses punchlines bien senties. Revoilà donc l'imposant personnage, cette fois-ci accompagné du toujours très prolifique Madlib aux consoles, pour un simplement mais astucieusement nommé "OJ Simpson", toujours sur le désormais mythique label Stones Throw.

Pas de surprise, les adeptes seront comblés, le monstre du Michigan étale encore une fois ses skills au travers de nombreux morceaux entrecoupés d'autant d'interludes distillant une ambiance lourde et crasseuse convenant à souhait au projet. Madlib alterne les atmosphères tout en restant cohérent, et offre ainsi un écrin idéal pour recevoir les phases toujours en forme de Guilty. Et quels meilleurs exemples que des bangers comme l'éponyme "O.J. Simpson" ou encore le lancinant "Coroner's Music", les deux pièces à convictions les plus parlantes de cet opus.

Le charisme naturel de l'accusé Simpson est un avantage non négligeable. En effet, il est l'un de ces rares MC's à pouvoir se contenter de beats un peu en deçà et pourtant continuer à briller ("New Heights", "Karma OF A Kingpin", "Mic Check 313", ...), sa gouaille et sa présence en font une attraction dont l'écoute reste simplement kiffante, quoiqu'il arrive. Alors certes, Madlib tombe une fois de plus dans ses travers et n'évite pas quelques beats sans grand intérêt qui fleurent le fond de tiroir, mais pourtant, le résultat général n'en est pas forcément altéré.

Si le personnage Guilty Simpson peut totalement assumer seul une galette entière, il est pour autant plaisant de retrouver une poignée de complices opérer à ses côtés. Ainsi, on appréciera la visite de Frank (sans Dank) sur le costaud "Scratch Warning", où son flow basique mais accrocheur touche sa cible, ou encore celle des Strong Arm Steady sur le très dark "Outside", autre temps fort de ce disque.

Il existe une réelle alchimie entre les deux larrons, prouvant une fois de plus que la connexion Detroit/Oxnard, qui commence à prendre des allures de programme d'échange, est un gageur de qualité. La paire fonctionne comme un vrai binôme, ce qui n'est pas une surprise, puisque les deux artistes ont collaboré maintes et maintes fois ces dernières années. Somme toute, cet album est un enfant légitime et attendu, ni plus, ni moins.

Bien que cet "OJ Simpson" ne soit pas la boucherie en règle que l'on aurait pu attendre, il n'en reste pas moins un album plaisant et efficace qui saura faire patienter en vue du très attendu "Random Axe" où Guilty Simpson croisera le fer avec son alter-ego Sean Price sur des beats de Black Milk...

3 commentaires:

e-digga a dit…

Detroit/Oxford ?

Oxnard peut être et quand bien même Madlib vit à LA depuis plusieurs années maintenant
traiter les beats de Mic Check et New Heights de fond de tiroir c'est pas mal non plus.
Cali Hills et Hood Sentence n'ayant même pas été mentionées doivent juste être des horreurs absolues

on verra si Black Milk fera mieux. oh merde je pense que par défaut oui

Rip Laimbeer a dit…

Oxnard, c'etait bien ce que je souhaitais dire. Faute d'étourderie, comme dirait l'autre... Merci de me 'lavoir mentionné, je corrige de suite.

Quand à mon avis sur les beats, et bien c'est le mien. Mais surtout, je dis que "New Heights" et "Mic Check" sont en deçà et non des fonds de tiroirs, énorme nuance. Quand je parlais de fonds de tiroirs, je pensais plus à divers interludes carrément trop légères à mon goût.

J'aime beaucoup "Cali Hills" que je trouve efficace, mais après le but de ma chronique n'est pas forcément de détailler le tracklist dans sa globalité (je le fais parfois), mais ici plutôt de permettre à un lecteur de cerner l'ambiance générale et de savoir à quoi s'attendre.

Pour revenir sur Madlib et Oxnard, et bien quand bien même il soit établi à LA, sa musique et son univers ont été forgé à Oxnard. Ensuite, j'ai énormément d'admiration pour Madlib, mais quand son hyperproductivité l'oblige à sortir des sons parfois moyens à mes oreilles, je le dis. Et on a déjà mentionné ce défaut récurrent plusieurs fois ici-même.

SysTooL a dit…

Plutôt d'acc avec toi.

A force d'en faire trop (en quantité), MADLIB n'en fait pas assez (en qualité).

Mais l'album reste plaisant, malgré les trop nombreux skits

Systool

Ma chro :
http://www.gueusif.com/article-chron-espresso-madlib-session-guilty-simpson-56176676.html